Le jeune homme marchait sur le chemin, sa capuche rabaissée et les yeux baissés vers la route en sucre aplatie. Les mains dans les poches, il trouvait le chemin long. Ces jambes marchaient comme si il ne contrôlait rien. Çà peut paraitre bête mais il s'occupait plus du vent qui soufflait en pleine face en emportant des petits morceaux de fleurs de sucre tombées des arbres.
Puis vint la ville, et la mer de lait qui reflétait les merveilleux nuages en chocolat, même si il avait une nette tendance à prendre toute la place dans le ciel ce qui rendait l'idée d'un temps mauvais. Mais la ville elle, ferait merveille sur une table de goûter. Les maisons en pains d'épices étaient droites et rangées, le château de chocolat ne demandait que sa princesse, mais l'ambiance, la morosité qui hantait la ville forge, depuis le début de la guerre, l'idée d'une ville hantée, abandonnée.
La porte en pain, le garde. Une giclé de caramel qui sort de sa gorge. Au contact de la peau, sa vision se brouille. Le caramel est encore chaud et il prend une couleur rouge et ... ah nan ... Le caramel est brun, c'est idiot qu'il soit rouge ... Dans la rue, un enfant le regarde, stupéfié. Il lèche le caramel, et alors ? C'est bon, sucré. L'enfant part en courant et disparait au coin d'une rue. Et puis, il découvre la maison. Son but, son origine, comme si c'était la sienne. Comme si l'idée d'une maison, un refuge à lui avec des gens qui le soutiendront ... Son pas s'accélèrent. Il court ? Tant pis pour l'attention, c'est une maison, avec des êtres vivants à l'intérieur.
Et puis, la porte s'ouvre. Un homme, une vrai brute qui pousse un autre homme vêtu d'une vieille chemise délavé grise un pantalon de travail en chanvre. En heurtant le sol, il se rue à quatre pattes loin du garde, puis heurte le mur en se retournant. Le garde a désormais une lance dans les mains et la pointe vers l'homme à terre. C'est un homme. Qui pense. Qui mange. Comme lui, comme n'importe qui d'autre. Mais ça, le garde ne le sait pas. Lui ne sait rien. Et lui va tuer un homme, un homme qui n'a pas manger, un homme pauvre qui n'a pas toujours eu son pain à manger alors qu'il déchargeait les caisses de poissons en plein hiver.
Il s'approche que lui. Un ordre, partir ? Bien sur, tu vas partir ... encore ce caramel, encore cette impression d'étrange ... Mais une chose l'intéresse, dans la maison. La porte restée ouverte laisse entrevoir un bazar monstre, tout est renversé. Qui ? Qui ose tromper la tranquillité d'un famille qui subit plus les retours de la guerre que le moindre soldat ? Nan. On s'acharne. Il y a toujours un vautour pour observer le mourant.
Surtout quand le vautour est plus gros qu'une vache.
Le visage gras, le sourire heureux devant une bourse pleine à prendre et l'idée impure à la vue d'une jupe flottante, tel est le percepteur des impôts de Nedmor. Et là il fouille une vieille armoire en chocolat noir en déversant les rares vêtements qui sont dedans. Il dédaigne du regarde la femme qui pleure dans un coin, agenouillé sur elle même, seule ... Elle aussi, comme l'homme. Elle souffre, elle est triste, elle voudrais en finir ...
-Tout n'est pas fini.
Le percepteur tourne enfin la tête.
-Garde, dégagez celui là aussi, cria-t-il dans le vide sans le savoir.
-Ton chien est mort.
Il blêmit soudainement.
-Partez ! Je suis un représentant de l'ordre ! Je suis la loi moi, c'est moi qui ... reculez ou je vous ...
Et le sang giclât. Sa vision du monde changeât.
Le caramel est rouge. J'en suis plein. J'ai un ... gout, un gout bizarre. Ce n'est pas de la viande c'est du ... sang. Qu'ai je fais ? Mon corps bouge, sans que je puisse le contrôler. Je marche, dans la rue, un poignard dans la main. Du sang partout le visage, les mains, les cheveux aussi ... Est-ce ça, une mission divine ? Dull, que m'as tu fais faire ?
C'est ta mission. Pense au revers. L'homme et la femme pourront encore vivre et manger ? N'est ce pas ce que tu voulais faire ?
Mais ...
Je me surprend à lécher mon sang sur le rebord de ma bouche. Ma main n'a pas lâché la dague et pourtant je me souviens avoir courut longuement. Où suis-je ? Ah oui. Le repaire, les arbres. Mon futur ?