Le début de la fin...

Sa lame s’enfonça dans le corps du barbare…un dernier cri…un soupir…et le corps sans vie s’écroula sur le sol, rougissant la neige fraichement tombée sur Astaegan. Tel était devenu le quotidien du paladin. Les terres d’Alidhan avaient bien changé depuis qu’il avait pris les armes.

Des batailles, des guerres, Niviel en avait vécu depuis qu’il s’était mis au service du Roy mais sa confiance en la cause qu’il défendait s’amenuisait peu à peu. Nombre de ses compagnons avaient déjà rendu les armes et étaient parti pour des terres plus calmes, d’autres avaient décidé de se retirer dans le monastère qu’ils habitaient et de ne combattre que pour le défendre en cas d’attaque.

Les combats s’enchainaient… le sang… les lames s’entrechoquant… les flèches sifflant dans ses oreilles… Tout ceci n’était plus qu’habitude… alliés… ennemis… il ne faisait plus vraiment la différence…

- Et un de plus, tu ne l’as pas raté celui la.
- …
- Ca ne sert à rien de m’ignorer, tu devrais savoir que je ne vais pas partir comme ça.
- Laisse-moi tranquille !
- On partage le même corps, va falloir que tu t’y habitues.

Cette voix dans sa tête lui tenait compagnie depuis quelques temps maintenant. Il s’en était rendu compte lors du siège des villes royalistes par les exilés et cartellois. Elle le poussait à combattre, à chercher toujours plus violence…de sang…

- Bon ben maintenant qu’il est mort, va donc dormir à l’auberge de Gonk.
- J’allais me mettre en chemin, pas besoin de toi pour me le dire…

Le paladin rangea donc son épée et commença à marcher en direction de l’auberge. Il savait qu’il lui faudrait un moment pour y arriver et se perdit peu à peu dans ses pensées, mais un froid soudain l’en sortit brusquement.

- Je crois qu’on a de la compagnie, lui dit la voix.

Un peu plus loin devant lui se tenait une silhouette qui lui était familière, mais d’elle émanait une puissance qu’il ne lui connaissait pas. Elle semblait être en train de perdre le contrôle. L’aquamancienne, d’habitude si sûr d’elle, était méconnaissable. La glace recouvrait l’herbe autour d’elle et rien ne semblait pouvoir la faire sortir de sa transe. Niviel observait la scène, caché derrière un buisson, n’osant pas s’approcher de peur qu’elle ne le reconnaisse pas dans son état actuel. Lorsqu’enfin Laki se releva et se remit en route, la voix dans sa tête reprit de plus belle.

- Suis-la…
- Et pourquoi je ferai ça ? Elle n’a pas l’air d’avoir envie de compagnie.
- Suis-la… insista la voix.

Le paladin n’avait pas pour habitude de suivre ce que lui disait la voix, mais pour une fois, sans vraiment savoir pourquoi, il l’écouta et suivit les pas de Laki…