Scckkrsttchh scckkrsttchh scckkrsttch ! Sa gratte bordel ! Encore tombé sur un tonneau infecté de puces. Je trouve que le service tend à la baisse dans cette auberge !
Bon allez, après cette nuit humide et agitée, je dois m'en aller faire ce que je repousse depuis des jours et de jours...
Je sortais de mon tonneau, dehors il faisait un temps à ne pas mettre un chat dehors, et évidemment, je me retrouvais la seule boule de poils au milieu de ce que l'on aurait pu qualifier de terrain de boue. Cela faisait quelques secondes que je me trouvait dehors, et j'étais déjà tout dégoulinant, une odeur de chat mouillé s'échappait de mon poil. Je me dirigeais donc comme prévu vers le nord, m'engouffrant d'avantage à chaque coussinet que je posais dans cette épaisse et touffue forêt. J'avais pensé qu'avec un peu de chance la végétation me protégerait un tant soit peu des trombes d'eau qui se déversaient du ciel... Il n'en était rien.
Je ne connaissais pas l'endroit ou je devais me rendre, seul une infime conviction me guidait. Quoi qu'il en soit, je savais que plus je me rapprochait du lieu, plus ma vie se trouvait en danger. Tout compte fait, leur repaire ne semblait pas loin de celui des brigands. Mais je savais qu'en aucun cas je ne pouvais les comparer à des brigands.
Tout d'un coup mon cœur s'emballa, je le savais au plus profond de moi, j'y étais. Pourtant, rien autour de moi ne me le présageait. Cela faisait environ 2 heures que je marchais, ou plûtot crapahutait de branches en branches et jamais je n'avais ressenti une telle sensation au cours du voyage. Le ciel sombre ne me permettait pas d'exploiter ma vision infaillible des jours habituels, me rendant encore plus vulnérable à chaque mouvement que je faisais.
Bon quand faut y aller faut y aller, de toutes façons, je n'ai pas risqué d'abîmer mon poil si soyeux pour désormais faire demi-tour.
Hum hum... chers Atogs, je sais que … Fffiwwwoouuu Poccc ! Une flèche venait de me frôler les babines, emportant avec elle une de mes moustaches, pourtant si cher à mes yeux.
Je me réfugiais au creux du premier arbre trouvé, chose aisée, en osant espérer que la situation ce calme. Ce n'étais désormais plus seulement mon pelage qui étais en jeu, mais ma vie en elle même. Je voyais déjà ma fourrure utilisée comme couvre chef par un de ces barbares des forets... Mais l'heure n'était pas à penser à de telles choses, je devais mener ma tâche à bien. Je sortis donc de mon arbre, prêt à y retourner en cas de nouvelle attaque. Après quelques minutes à essayer d'écouter la forêt, je repris la parole, avec une boule au ventre :
Habitants de cette jungle, je ne peux vous voir mais je sais que vous avez vous les yeux rivés sur moi, tous autant que vous êtes. Prêts à me bondir dessus, à me réduire à une simple peluche... Cependant si je viens à vous c'est avec un objectif clair et précis.
Le seul murmure que je parvenais à distinguer était celui du vent, se faufilant dans le feuillage des arbres. Aucune réponse peut-être m'étais je trompé, et mon instinct m'avais berné. Non impossible, une flèche tirée avec tant de précision, destinée à m'impressionner et non à me tuer ne pouvait signifier qu'une chose : ils étaient bel et bien là.
J'aimerais acquérir votre liberté, et apprendre le combat tel que vous le pratiquez.
Pas un mot de plus, ni même un soupir, je venais d'accomplir ma tâche. Avec un saut agile et plein d'assurance, je rejoignais la branche qui se situait derrière moi, afin de retrouver mes vieux tonneaux. Aucune réponse, mais je savais que tôt ou tard, ils me feraient parvenir un signe m'indiquant ce que je cherchais...Par n'importe quel moyen.